Seper Hero – Marine Barnérias

J’ai découvert Seper Hero et sa très jeune auteur sur un plateau télé. Je ne sais plus lequel et finalement, peu importe. Je ne connaissais que la thématique et la spontanéité de Marine après cinq minutes d’interview, mais je savais déjà que je voulais absolument lire ce livre. J’ai écumé plusieurs rayonnages de librairies avant de mettre le grappin dessus. Personne ne comprenait son titre. Tout le monde l’écorchait. Inconnu au bataillon !

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De quoi parle Seper Hero ?

Le 3 avril 2015, on diagnostique à Marine, jeune étudiante dynamique de 21 ans, une sclérose en plaques, appelée plus communément SEP. L’urgence de la situation, le besoin de prendre une décision quant à la prise d’un traitement ou non et le manque d’informations, l’amène à s’interroger. « La maladie c’est toi qui l’as, il faut donc chercher la solution en toi ».
Son traitement ? Réaliser un projet rêvé : le voyage. Trois pays seront traversés : « La Nouvelle-Zélande sera mon terrain de jeux pour redécouvrir mon corps, mieux le ressentir pour mieux le défendre. En Birmanie, j’irai secouer mon esprit par la méditation pour aiguiser ma meilleure arme contre la SEP. La Mongolie sera l’étape-bilan à la rencontre de cette âme souvent délaissée alors qu’elle porte notre mémoire. Dans quel but ? Retrouver mon équilibre que la SEP tente de rompre. »
Par ce livre, Marine s’adresse à chacun de nous. Apprenons à nous faire confiance, croire en nos rêves. Son ambition ? « Faire fleurir chez d’autres une envie de s’envoler, car ne l’oublions pas, tout est possible. »

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©Marine Barnérias

Mon avis sur Seper Hero ?

J’ai mis plus de deux mois à venir à bout de ce livre. Cette durée est très inhabituelle chez moi. Non pas parce que je n’accrochais pas, mais au contraire parce qu’il faisait glisser beaucoup de choses. Des larmes par exemple.
Pourtant le récit n’a rien du gros pathos déprimant ! Rien de rien ! Marine est une petite boule d’énergie positive et de force mentale hors du commun, qu’elle sait communiquer à travers ses mots.
J’ai juste grandi avec la sclérose en plaques. Non, pas dans mon corps. Dans celui d’un des membres de ma famille très proche. J’ai vu cette foutue maladie grignoter des bouts d’organisme petits morceaux par petits morceaux au fil des ans jusqu’à la prison de chair pour un esprit hyperactif. Jusqu’à la fin. Autant te dire qu’il m’a fallu un bon moment avant de me décider à tourner la couverture et que mes moments de lecture devaient être dans des conditions quasi optimales pour qu’ils se déroulent au mieux : un certain état d’esprit et surtout, un grand calme. Ce fut donc long, mais il ne fallait pas procéder autrement.

« La force des grands-mères est incroyable. Je suis sous le choc à chaque fois que je rencontre une mamie ! Comment font-elles ? Comment arrivent-elles à ne donner que du bien ? A avoir ce discours si sage et cet apaisement dans chaque situation ? Je ne fais pas de généralité, mais les grands-mères sont vraiment magiques. Elles nous apprennent énormément de choses. »

 

La structure du livre me fait beaucoup penser à Mange, prie, aime car il est également en trois volets : le corps, l’esprit, l’âme, qui seront « travaillés » dans trois pays différents avec trois expériences de vie incroyables. L’ordre de ces trois piliers de notre être est important, on le comprend au fil de la lecture : il faut aller du plus superficiel et évident au plus profond et émouvant.

J’ai été impressionnée par la maturité de Marine, elle n’avait que 21 ans à l’époque et elle a vécu des choses extraordinaires, seule, que je n’oserais jamais accomplir, même aujourd’hui à 33 ans, par crainte de…. de je ne sais pas quoi, en fait ! On peut peut-être penser qu’il s’agit d’inconscience par moments alors que non. Tout est bien réfléchi et étudié. Il s’agit simplement d’un défi pour elle, qu’elle ne lâchera jamais et qui lui donnera des ailes.
Son projet me semble même totalement en décalage avec cet âge de 21 ans. Je le vois plutôt envisagé par une femme de plus de 30 ans ! Tout comme cette capacité à relativiser toutes ses mésaventures et ses doutes, qu’elle ne cache pas, ou encore cette capacité à extérioriser sa joie, à donner le peu qu’elle possède pour procurer un peu de son bonheur aux personnes croisées. Cette maturité force le respect !

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Quelques pages extraites du carnet de voyage de Marine

Néanmoins, cette maturité rencontre une limite sur le plan rédactionnel. Si les réflexions sont poussées, on sent que le style est celui d’une personne très jeune et que les mots sont couchés sur le papier de manière spontanée, sans réelle structuration de narration en dehors de celle des chapitres et parties, et sans style particulier. Il y a quelques paragraphes qui, à mon sens auraient pu être supprimés car très redondants de passages lus précédemment. On rencontre aussi certaines longueurs comme dans la partie méditative en Birmanie qui n’ont pas été très passionnantes pour moi, lectrice.

 

« Il faut agir pour sa propre vie. C’est le meilleur remède pour faire fructifier tout ce qu’on a appris. Voyager fait rêver beaucoup d’entre nous. Mais ce qui est vrai, c’est la force qu’on a tous de pouvoir le faire si on le souhaite !  La meilleure façon de donner à l’autre le goût de voyager , d’agir, de s’écouter, de créer ou de développer ce qui lui plaît est de montrer nos propres changements après s’être écoutés.

 

Deux points positifs pour terminer. J’ai aimé découvrir quelques pages du carnet de voyage de Marine, agrémentées de photos pour mettre des visages sur les noms des personnages rencontrés au cours de la lecture.
J’ai également apprécié découvrir l’après voyage et notamment le fait que tout ne soit pas rose (ou Rosy) au retour malgré un état d’esprit au top pendant plusieurs mois. Très peu parlent de l’acclimatation à son propre pays et au décalage que l’on ressent en remettant les orteils sur son sol et encore moins de la pérennité des résolutions ou révolutions qui nous habitaient pleinement lors du roadtrip. L’auteur ici ne cache rien de la difficulté de tenir cet état d’esprit quand le quotidien reprend le dessus.

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Au final : Seper Hero, un seper livre ?

J’ai passé un bon moment de lecture qui m’a fait rêver, qui m’a émue, qui m’a apporté des pistes de réflexion sur ma propre façon d’envisager la vie et le voyage. Je regrette juste de ne pas avoir été happée par toutes les étapes comme je m’attendais à l’être. Mais ça n’entache en rien l’intérêt de ce livre qui a le mérite de lever enfin le voile sur cette saloperie de maladie, de faire prendre conscience que ça ne touche pas que les « vieux » et que non, une existence ne s’arrête pas à un diagnostic médical de handicap posé.

Ma note : 15 / 20

 

Tu peux continuer de suivre les aventures de Marine sur sa page Facebook Seper Hero, ainsi que sur son compte Instagram !

 

Une chanson écrite au retour de Marine pour parler de sa Rosy, sa nouvelle coloc’ pour la vie :


 

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4 réponses

  1. Je pense que l’on a vu la même émission et si je ne me trompe c’était Quotidien de Yann Barthes. Le récit de cette jeune femme m’avait touchée aussi, mais je ne suis jamais allée plus loin en achetant le livre. Je le lirai probablement un jour aussi ! Je trouve que l’idée de trianguler la maladie en se lançant dans un voyage est géniale ! Heureusement aujourd’hui cette maladie est beaucoup mieux prise en charge et on peut espérer que les conséquences à long terme ne seront plus ce qu’elles étaient (sans parler des nouveaux traitements à venir).

    1. Eh bien écoute, j’ai regardé en écrivant la chronique et en fait elle est passée dans pas mal d’émissions. Mais je doute que ce soit à celle de Yann Barthès que je l’ai aperçue. Je parierais plutôt sur le JT ! Tu as raison, les traitements n’ont rien à voir avec le néant intersidéral auquel a eu droit mon oncle lorsque sa SEP s’est déclenchée. C’est très encourageant pour les malades d’aujourd’hui ! Ils peuvent mener une vie quasi normale pendant des années, c’est prometteur !

  2. Merci pour cette chouette découverte, je vais l’ajouter dans mon prochain panier lecture. J’aime beaucoup les libres autobiographiques mais attention pas n’importe lesquels, la vie de Nabilla par exemple ne me branche carrément pas mais des personnes spontanées qui ont eu le besoin d’écrire une partie de leur vie et qui mette du cœur à l’ouvrage, ça m’interresse totalement. Son histoire a l’air bouleversante, je connais deux personnes de mon entourage atteint qui de la sclérose en plaque depuis à peu pré le même age que l’auteur, alors l’histoire de sa vie m’interesse ainsi que sa prise de conscience !

    1. Comme je te comprends pour la vie de Nabilla (mais son autobiographie serait une simple nouvelle, non ?) ! L’histoire de Marine est effectivement bouleversante, passionnante et inspirante ! Tout ça démultiplié quand on connait les effets de cette maladie… Tu me diras ce que tu auras pensé de ta lecture ?!

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