Un jour et demi, voilà le temps que nous avions pour visiter Nantes et ses environs proches ou plus lointains.
Une nuit-cadeau de prévue le samedi soir mais la suite reste à « programmer ». J’utilise bien les guillemets car tu te doutes que nous n’avons pas nécessairement pu faire une visite très approfondie culturellement parlant.
Cette fois, nous avions envie de nous laisser surprendre et de faire chanter nos appareils photos (vu la météo, tout laisse à penser qu’ils chantent sacrément faux), nous t’emmenons donc avec nous sous forme d’un mini-carnet de voyage, un carnet d’escapade.
Voilà tout à fait ce que j’aurais pu rédiger dans le mien.
SAMEDI : Nantes
12h : Départ de la Rochelle où nous avons passé la nuit.
14h : Arrivée à Nantes sous un joyeux soleil (je n’arrive pas à croire que j’écris ce mot) qui fait bien plaisir. Après s’être retrouvés coincés dans le mauvais parking du busway et après avoir appelé le monsieur à l’interphone pour qu’il nous laisse sortir, nous allons nous garer au parking du tram menant au centre-ville.
14h20 : Nous prenons nos tout petits tickets après avoir hésité 2min12 sur les diverses formules proposées pour au final prendre la formule basique qui permet pour 1,60€ de faire autant de trajets qu’on le souhaite en 1h. On en prend 4.
Mon accent chantant du midi nous fait vite repérer et une gentille dame en face de nous nous indique l’arrêt et le chemin à prendre pour se rendre jusqu’au château des Ducs de Bretagne. 1 bon point pour les Nantais qui semblent vraiment avenants !
14h30 : Sous un air tenseur de rides, nous suivons la ligne verte (nan, pas la même que celle de Mr Jingle et Tom Hanks, heureusement) qui mène jusqu’au château digne d’un dessin-animé Disney ! C’est fantastique, voilà des photos qui n’ont pas besoin de post-traitement tellement l’herbe est rasée de près et bien verte ! Le château lui-même est paré de ses briques du dimanche et dans un état de restauration impeccable.
Je suis un peu surprise de voir des douves remplies de… eau (bon ça, c’est normal) mais aussi de… canards, de poules d’eau, d’oies et de… tortues ??? Tortues ?? Vraiment ?
Moi qui m’attendais naïvement aux crocodiles, ou au moins à un petit dragon de derrière les fagots… Je m’en remettrai péniblement.
La bonne idée de commencer par ce monument c’est que juste en face de l’entrée, il y a l’office de tourisme, parfait pour récupérer un plan de la ville et conserver ainsi sa batterie de téléphone pour répondre aux copains que non, on ne pourra pas venir à l’apéro ce soir à Toulouse.
14h40 : On entre dans le château sans le chant de ménestrels. Mais sous les remarques hurlées et très peu raffinées d’adolescents dont les hormones ravagent les neurones depuis le haut des remparts. Je vois que le froid ne paralyse pas encore les langues des autochtones contrairement à la mienne.
Le temps d’arriver au centre de la cour, j’ai perdu environ 8 doigts dans le courant d’air polaire. En son centre, un bateau avec des papillotes. Ils ont des coutumes étranges ces châtelains…
En s’approchant un peu, on se rend compte qu’il s’agit d’une expo temporaire sur le thème des réfugiés et que sur les papillotes d’aluminium sont gravés des noms avec des pays d’origine et des dates. Bonne idée mais ça arrive quand même comme un cheveu sur la soupe sans une once d’explication et dans un lieu n’ayant aucun rapport…
Un coup d’oeil à la montre. Non, on n’a pas le temps de faire la visite du château. Par contre, on peut faire le tour des remparts ?
La petite balade est sympathique, sans plus, elle donne du volume à tes cheveux (et quelques noeuds). La vue n’est pas extraordinaire mais elle a le mérite de :
– nous indiquer où se trouve la tour Lu
– se marrer devant certaines têtes de gargouilles
– me faire remarquer que les graffeurs Nantais apprécient particulièrement les hauteurs pour réaliser leurs oeuvres. Elles sont juste sous les toits. Périlleux. Ou alors Catwoman est dans le coup.
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ô rayon de soleil, plus belle des merveilles, je sens revivre mes oreilles… |
15h10 : On retraverse les douves sans déranger les tortues qui profitent de leur dernier bronzage avant l’hibernation et on va prendre un coup de brumisateur absolument pas nécessaire le long du miroir d’eau. Après avoir connu ceux de Nice et de Bordeaux, celui-ci fait un peu terne à la fois par sa taille et par son environnement. Mais il a le mérite d’exister et ça c’est bien !
15h20 : On admire la tour Lu depuis le pont de la voie ferrée. Oui, elle faisait bien partie de la biscuiterie du même nom, si comme nous tu te poses la question. Elle mesure 38m de haut et, à l’origine, elle avait une jumelle mais cette dernière a été très endommagée lors de la Seconde Guerre Mondiale. Elle a donc été détruite. La tour restante a été restaurée en 1998 d’après des documents d’archives. J’aime bien ce côté kitsh rococo qui dénote totalement avec toutes les bâtisses environnantes. Enfin un peu de couleur dans la grisaille. Note à moi-même : je semble déjà en manque de l’Amérique latine !
15h35 : Le froid est notre meilleur allié dans notre parcours contre la montre et nous force à repartir assez rapidement dès que 2 orteils ne répondent plus à l’appel. (SMS reçu. Copinedeboulot : »Il fait plus de 20° à Toulouse, j’espère que vous passez aussi une agréable journée là-haut. » Groumph.)
Nous traversons les ramblas locales avec sa majestueuse obélisque finale, mais sans oublier de se retourner à m’en donné. Le paysage est alors époustouflant avec ses arbres aux couleurs de l’automne qui chatouillent la tour Lu.
On perd environ 10min à essayer de faire une photo marrante de Trotamundo et de l’obélisque. On lâche l’affaire sinon mes doigts engourdis vont lâcher notre fils au bonnet rouge. Tant pis, on se rattrapera.
15h48 : On passe sous le dernier vestige de la porte médiévale. On se dit que les galeries souterraines qui la bordent semblent parfaites pour être reconverties en caves à vin ! Une dame se retourne d’un air choqué.
Bon, on évitera le vin d’ici. Si ce n’est pas aussi sacré que chez nous, ça va laisser un goût de piquette sur la papille (pas d’insultes en commentaires, on sait bien que le vin du Val de Loire est excellent, on taquine).
15h49 : Je baisse les yeux pour continuer à suivre la ligne verte. Tiens d’ailleurs, cette ligne verte est une excellente idée de la ville de Nantes puisqu’elle permet aux touristes de découvrir les principaux monuments en la suivant.
Cette fois, elle nous mène devant la cathédrale, juste derrière le château. Immense, elle aura du mal à entrer dans le viseur de ton compact si tu ne déplaces pas 2 vertèbres de ta colonne.
Mais bon, je l’ai déjà dit, les églises, ce n’est pas vraiment mon délire. L’Italie a signé une overdose pour une décennie je pense. On continue donc.
15h56 : Ooooooh un bar à chats ! Oooooh il n’y a pas de file d’attente ici… Bon ok. Une prochaine fois. Oui. T’es sûûûr ? Bon ok. OK !!

A défaut de la litière, on se dirige droit vers le Nid. Quel drôle de nom ! Mais pourquoi ?? Rien ici ne ressemble à un quelconque nid de n’importe quel animal improbable…
Mais je n’ai pas trop le temps de réfléchir à une métaphore capillotractée car j’aperçois la hauteur vertigineuse de la tour de Bretagne, moderne, mais surtout la file d’attente du bar à chats qui s’est déplacée juste pile poil à son entrée. Le karma, cher ami. On ne peut pas lutter.
Dans la file d’attente, on apprend donc qu’au 32ème étage se trouve un bar et que faire 20min de queue pour boire un Pago-orange, ça ne vaut pas trop le coup. On est d’accord, surtout quand on paie 1€ l’ascenseur. Mais nous, on vient surtout pour la vue ! 32 étages ? Je ne suis jamais montée aussi haut et je suis ravie d’expérimenter les oreilles qui se bouchent ailleurs que dans un avion !
blagues carambar, les 32 étages, tu les sens autant passer que la durée d’un
slow de R-Kelly avec cousin Machin…
t’avait laissé en douter) et bien huilé : une file pour sortir et une
file pour entrer. Mais ce bar jouit d’une vue incroyable à 360° sur Nantes et
jusqu’à 2h du matin. Une coursive bien sécurisée te permet de faire quasiment
le tour complet et d’admirer les monuments principaux. Ou de faire ta demande
en mariage malgré un « ruinage » de brushing. Autre intérêt : si tu n’es pas
passé par l’office de tourisme auparavant et que donc tu n’as pas de plan de la
ville, les concepteurs ont tout prévu puisque sur chaque mur, sous la vue, tu pourras retrouver les noms des
principales bâtisses droit devant. Ou du moins les deviner car tu ne sais pas
vraiment à quoi cela peut bien ressembler.
s’aperçoit que la file d’attente a encore pris de l’ampleur. Clairement, à ce
stade on aurait lâché l’affaire. Si la vue et l’initiative prise par la ville
sont sympas, elles ne valent pas de faire 45min de queue.
devant une nouvelle tête de gargouille moqueuse et admiré un défilé de
religieuses parfait pour une pub « United Colors of Benetton », nous
nous rendons vers le passage Pommeraye, ouvert de 8h à 20h. Enclave commerciale
prenant l’aspect d’une galerie avec verrière, tout y respire le luxe :
l’imposant escalier en face duquel trône toute bonne horloge vintage qui se
respecte (génération Titanic, bonjour), des rangées de chérubins statufiés
tenant lieu de décoration pour les réverbères et bien sûr des magasins un peu
moins bon marché que ceux de la rue commerçante adjacente.
de 1843 respire un charme fou. On aurait envie de pousser les dizaines de
badauds afin de photographier ces 20m de hauteur sur 3 niveaux tranquillement.
Mais un samedi, c’est utopique, alors on regarde au travers de nos pupilles à
défaut de notre viseur. Et ce n’est pas si désagréable !
vent est tombé, on se rend à pied jusqu’à l’île de Nantes pour aller admirer
l’espace des « Machines de l’île », dont l’artiste vient de chez nous
(toulousain d’adoption) mais que la mairie de Toulouse a gentiment éconduit avec ses
projets fous. La ville de Nantes a cru en lui, à raison, et lui a cédé
l’emplacement d’anciens chantiers navals désaffectés.
nous, végétalisé par des branches métalliques et naturelles. Ce visuel
surréaliste est renforcé par le manège vénitien à l’entrée où ici, désolé pour
les princesses à paillettes, point de cheval blanc, mais des animaux en tôle
cuivrée ! Un univers parfait pour le fils de Tim Burton et de Mathias
Malzieu !
ferme à 18h.
l’entrepôt adjacent. Une démonstration est en cours : un visiteur,
installé sur une chenille mécanique, a pour tache de la faire avancer sur une
branche métallique. Nous continuons notre route et tombons nez à mandibule avec
une gigantesque tarentule à moitié enfouie dans le sol. Je suis enchantée
qu’aucune démonstration n’ait eu lieu avec durant le temps de notre
visite !
ambiance moite que nous découvrons des animaux imaginaires ainsi que des
plantes carnivores mécaniques.
à la fois aux « mondes inventés » de Jules Verne et à l’univers
mécanique de Léonard de Vinci.
un peu lassés de la durée des animations avec leur discours préparé bien rôdé
et des blagues qui ne font même plus rire tellement elles ont été répétées au
cours de la journée. Le ton est lui aussi à l’image du lieu : mécanique.
dirige vers la galerie au deuxième étage. Atelier de construction, il est
interdit de photographier les nouvelles machines pour laisser la surprise
totale aux prochains visiteurs qui les découvriront.
On se dirige alors vers la sortie en glissant le long de la branche…
éléphant gigantesque et articulé. Il quitte son terre-plein pour rentrer lui
aussi au bercail. On assiste donc à ses derniers pas de la journée. Et là je
n’ai plus 32 ans mais bien 7 et demi tellement c’est chouette et impressionnant à regarder !
suivant.
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Avoue qu’elles sont quand même originales ! |
DIMANCHE : Pornic et la côte vendéenne
en pluie battante. On aurait été tellement déçus de quitter cette région sans subir un peu de pluie, chère à sa réputation… Non, je déconne !
Pour ne rien te cacher, ce temps très humide a pas mal amputé nos visites et, après un petit-déjeuner à Pornic, nous avons choisi de visiter rapidement la ville… depuis notre voiture !
6 réponses
Eh ben heureusement qu'il te restait 2 doigts vivants pour prendre des photos ! C'est pas de bol pour la pluie mais en même temps, ça fait très couleur locale 😉 Merci pour ce partage, vous n'avez pas chômé en un jour et demi !
C'est ça, si j'avais eu un grand ciel bleu en bord d'océan, on m'aurait accusée d'utiliser photoshop à outrance ! Pour les photos, je ne sortais mes doigts qu'à bon escient, quand j'étais sûre du cliché, tu peux me croire !
Non, on n'a pas chômé, ça a été plutôt sport !
Toujours aussi intéressants tes récits de découverte des lieux : tu arrives à donner de l'intérêt à des endroits qui n'en ont pas et en plus tu nous fais sourire avec ton humour. Bravo, encore un bon moment passé à te lire.
Merci beaucoup ! La suite arrive bientôt !
J’adorerais visiter cette partie du pays. Avec des amis rencontrés sur http://www.woozgo.fr/ , nous essayons de faire des road trips un peu partout en France au moins une fois par mois. Nous ne sommes pas encore allés à Nantes. Je prends note, nous pourrions peut-être y passer un week-end l’année prochaine.
C’est super comme pratique de voyage ! De notre côté nous visitons petit à petit les départements de l’ancienne Midi-Pyrénées entre 2 voyages.
J’espère que vous accrocherez un peu plus que nous à Nantes !