Cette BD, je la voulais depuis exactement deux mois. Sauf qu’elle était en rupture de stock partout avant que l’on s’envole pour Singapour et Bali. J’ai râlé à qui mieux mieux travaillé ma patience. J’en ai toutefois déduit qu’elle devait être excellente.
Sherlock serait fier de moi, je ne me suis pas trompée !! Allez, ressors ton chignon, je t’emmène au temps de la Seconde Guerre Mondiale avec Collaboration Horizontale !
Ça parle de quoi ?
Il existe un chapitre peu vertueux de l’histoire que l’on appelle la « collaboration horizontale ». A l’heure où les soldats mourraient, où les résistants luttaient, où les innocents étaient exterminés, certains allemands, certaines françaises se désiraient, se touchaient, s’aimaient…
Que se passait-il derrière la porte de ceux dont la guerre n’était pas l’unique quotidien ?
Mon avis ?
Pour choisir mes BD, la première chose que je regarde c’est bien évidemment la couverture (comme d’habitude) et surtout les illustrations. Il est très difficile de suivre une lecture imagée quand on n’adhère pas du tout au graphisme. C’est facile ici, j’ai adoré les deux !
La couverture est complémentaire sur la première et sur la quatrième : d’un côté la femme française sous forme d’ombre avec son cœur qui bat et la croix de fer allemande (dont on ne voit pas le symbole nazi) et de l’autre le militaire allemand travaillant pour l’armée nazie. La trame de fond est constituée de l’immeuble dans lequel vit la jeune femme. Cette couverture est excellente car elle suggère tout le contenu du livre.
Les illustrations sont d’une finesse incroyable dans le trait et les couleurs dans les tons ocres nous rappellent les photos vieillies d’une autre époque en sépia. De plus, elles sont complémentaires du texte en apportant des informations visuelles. Certaines doubles pages sont d’ailleurs sans texte.
Et puis que dire de l’originalité de certaines, qui donnent en plus un rythme poétique à l’histoire ? (on dirait des couvertures de romans de Mathias Malzieu)
Le fond n’a rien à envier à la forme. Une fois ouvert, impossible de refermer ce roman graphique avant la fin ! Je l’ai lu d’une traite jusqu’à 2h du matin ! Sans aucun regret ! Le point névralgique de la narration est certes l’amour entre une femme française et un militaire allemand sous l’occupation mais ce serait restrictif de s’arrêter là. Les personnages secondaires, les voisins de Rose, vivent eux aussi des histoires parallèles fascinantes entre résistance, juifs cachés, délation, inceste et prostitution, commérages, violences domestiques, suspicions… On retiendra qu’à cette époque (et qui sait, peut-être toujours à la nôtre finalement), pour vivre heureux, vivons cachés !
Au final ?
Cette bande dessinée, Collaboration Horizontale, est une réussite totale. Un vrai coup de cœur de mon côté ! Le rythme est soutenu, traitant beaucoup de sujets d’une manière délicate, entretenant une intrigue qui ne sera dévoilée qu’à la fin. J’ai également adoré ce que j’ai trouvé à la toute fin du livre ! Quelle surprise !
Ma note : 20 / 20
Bonus : la magnifique dédicace de l’auteur et de l’illustratrice :
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