Un titre évocateur pour une blogueuse voyage, non ? « Demain, je pars » : plein de promesses, de découvertes, d’aventures… Sauf que pas tout à fait. Déception.
Ça parle de quoi ?
Cela ne vous est jamais arrivé d’avoir envie de tout plaquer, que vous ayez seize, vingt-cinq, ou cinquante ans ? Changer de pays, de climat, de culture, de vie. L’homme est-il fait pour vivre toute son existence avec la même femme ? Ai-je fait le bon choix ? Après tout, je n’ai qu’une seule vie, je prends le risque ou pas ? Tout plaquer sur un coup de tête déjà trop réfléchi, remplacer ses habitudes quotidiennes pour découvrir quelque chose de nouveau. Pas comme une aventure de vacances pour faire un break, mais partir sans avoir l’idée de revenir, un départ sans retour possible dans le passé. Ça fait quoi de partir sans se soucier de payer son loyer, ses factures, de laisser ses meubles, ses souvenirs, vieilles pantoufles usées que l’on gardait sans savoir pourquoi. Est-ce de la lâcheté, ou du courage ? Alors quoi faire, garder cette idée comme un beau rêve auquel on pense chaque nuit et que l’on oublie quand le réveil sonne, pour vivre une vie sans surprise dont on connaît déjà le déroulement. Ou bien partir au risque de se ramasser la figure, et de gâcher sa vie ?
Mon avis ?
Le fond
Le livre, issu d’un partenariat (merci à l’auteur pour sa confiance), m’a été proposé comme une invitation au voyage, pour le Costa Rica, plus précisément. J’ai été emballée, d’autant que j’ai la chance de connaître ce pays ! Sauf que rien n’est relaté concernant la spécificité du Costa Rica. On pourrait partir dans n’importe quel sublime paysage de carte postale de la planète. Et ça ne concerne qu’une infime partie du roman. Première déception.
Selon moi, le résumé n’est pas significatif de ce que sera l’histoire du roman. On a une impression de légèreté, d’insouciance et de spontanéité à la lecture de la quatrième de couverture, que l’on ne retrouve pas du tout entre les pages du livre. Hugo, le personnage principal, est très calculateur, il n’y a pas de place pour l’imprévu. Tout n’est que stratégie. Hors, si la voyageuse passionnée que je suis est très sensible à la philosophie exposée par le résumé, elle est totalement hermétique à celle d’Hugo. Deuxième déception.
Je n’ai pas adhéré aux personnalités des personnages. Hugo est franchement détestable : imbu de lui-même, machiste, opportuniste, manipulateur, jaloux, culpabilisant, méchant. Manque de bol, j’ai connu une personnalité quasi identique par le passé : il s’agissait d’un pervers narcissique, terme malheureusement ô combien à la mode. J’ai donc eu des réactions épidermiques en reconnaissant certains comportements odieux. Mais Anna ne démérite pas non plus : elle est extrêmement naïve et crédule (bon, elle n’a que 20 ans, on peut peut-être l’en excuser ?), ne s’offusque pas d’être traitée comme une moins que rien lors de la phase de la séduction sous couvert de « mystère », et elle ne se prend pas pour un étron diarrhéique. Elle sait qu’elle est belle, d’ailleurs elle le répète (trop) souvent. Troisième déception.
La forme
Dans la vie, je suis instit, alors j’ai développé une sorte d’hypersensibilité à tout ce qui touche à l’orthographe. Hors, dans ce roman, j’ai trouvé quelques erreurs orthographiques et syntaxiques qui m’ont un peu gênée lors de ma lecture, je dois bien l’avouer.
Le récit est tiré par des ficelles aussi grosses que la fondue trafiquée dans Les Bronzés font du ski. J’ai eu un peu la même impression avec le roman young adult After (je le mets au singulier car je n’ai pas poussé plus loin que le premier tome). On se retrouve avec le duo à succès de la jeune vierge en quête de sensations qui rencontre un bad boy ténébreux et mystérieux fou amoureux de sa biche qui bat des cils. Mais ici, les traits sont encore plus grossiers et ils sont renforcés par les actions des personnages qui semblent sorties d’un manuel de la grosse ficelle un peu sado-maso. Je n’en dévoilerai pas davantage…
J’ai senti venir la fin peu après la moitié du livre et pourtant je l’ai trouvée bâclée. Pourquoi arrive-t-il ce qu’il arrive ? Par la faute de qui ? Je n’aime pas en général les fins ouvertes et ce récit confirme mes goûts, d’autant que si certaines histoires se prêtent à ce genre de final, je trouve que ce n’est pas le cas de celle-ci.
Néanmoins, j’ai lu ce roman quasiment d’une traite, encore et encore, et je ne peux pas lui enlever que j’avais toujours envie d’en connaître la suite tellement le style est fluide et facile à lire (si on excepte les innombrables « mon amour » et « homme de ma vie » exprimés par Anna).
Au final ?
Je ne mets pas de note négative à « Demain je pars » uniquement car j’avais toujours cette envie de connaître la suite. Dans l’espoir de voir les personnages et les situations s’améliorer ? Ou par plaisir de ma lecture ? Je ne saurais pas vraiment le dire. Quoi qu’il en soit, j’ai lu très régulièrement ce livre, avec une sorte d’impatience. Il trouvera certainement son public dans le young adult mais de mon côté, je n’ai pas été séduite parce que j’ai 10 ans de plus que les personnages et une maturité différente (je parle presque comme une aigrie, c’est moche), un caractère et des valeurs à l’opposé, un passé douloureux que ce roman a réveillé par moments.
Ma note : 10 / 20
2 réponses
En ce qui me concerne je n’arrive pas à finir ce livre. Ça fait 6 mois que je l’ai laissé arrivée à peine à la moitié. Je l’ai acheté car le titre me plaisait et je lisait des éloges à son sujet, mais je suis déçue … je le reprendrais peut être pour savoir ce que la fin nous réserve … je ne sais pas je n’ai pas accroché du tout
Les livres sont comme les œuvres d’art : très subjectifs. Le fait qu’ils soient appréciés dépend de leurs lecteurs mais aussi du moment de la lecture.
Beaucoup de variables à prendre en compte !
Parfois, il suffit de le poser dans un coin et de le reprendre à un autre moment de sa vie pour qu’il soit le livre parfait. C’est ce que je vous souhaite ! 😉