HAUTE-GARONNE : Randonner sur le toit du département au Pic de Perdiguère

Ca y est cette fois c’est l’été…ou presque. Tous les amoureux de la montagne version estivale fartent les chaussures de rando et préparent déjà, au moins dans leur tête, les itinéraires de cette saison. Et si on se le faisait cette année le Père Diguère, hein ? (ne bondis pas, on parle bien du Pic de Perdiguère !)
Pour une fois, c’est Florent qui prend la plume digitale. Alors attention, le style rédactionnel ne sera pas tout à fait  le même cher lecteur ! (quoique, Corinne relisant, on n’est à l’abri de rien !)

Tour de chauffe et présentations avec le Pic de Perdiguère

J’ai envie de te faire part de cette rando que j’ai faite il y a quelques années. Nous sommes partis à quatre bonhommes pour faire l’ascension du Pic de Perdiguère.
Le pic de Perdiguère, c’est le plus haut sommet de la Haute-Garonne, notre beau département : il culmine à 3222m d’altitude (on est des bonhommes costauds). Alors oui, pour les amateurs de randonnée dans les Alpes, 3222m c’est ridicule, mais dans les Pyrénées, c’est déjà de la haute montagne. Donc évite de partir en tongs si cette randonnée te donne envie ! On voit encore trop d’inconscients sur les sentiers !

En tenant compte du dénivelé, nous avons organisé cette randonnée sur deux jours. En plein mois de juillet, nous avons prévu de partir le samedi dans la journée puis de faire l’ascension le dimanche et de redescendre.

En moins de deux heures de route depuis Toulouse, nous pouvons rejoindre les Granges d’Astau, le point de départ à 1140m d’altitude.
Nous partons bien harnachés avec nos sacs à dos, sacs de couchage, tentes… Eh oui, tu l’auras compris, nous allons camper ! Le but est de rejoindre le refuge du Portillon, proche du lac du même nom, à 2571m d’altitude. Ça fait une belle grimpette avec quinze kilos sur le dos !

 

Informations pratiques

Altitude : 3222 m
Dénivelé : 2082 m
Itinéraire : aller/retour
Temps estimé de montée / de descente :
4h30 des Granges d’Astau, (2h40 depuis le refuge du Portillon) / 4h30

*Horaires non contractuels, cette donnée provient d’un guide et le temps que tu mettras dépendra de ton entraînement (pas celui que tu fais devant la Wii), de ton repas de la veille, et ta faculté compulsive à appuyer sur le déclencheur de l’appareil photo.

Niveau de difficulté pour Florent (expérimenté) : +++ et pour Corinne (padawan) : Moi ? J’ai poney au lac d’Oô…
Balisage : Correct sauf la fin qui est « cairnée »
Refuge du Portillon : gardé de mai à octobre / tel : 05 61 79 38 15

 

L’itinéraire de la randonnée :

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Oui, la carte a été un peu mangée par un dahu… Fallait pas la laisser traîner, je sais…
Comment s'y rendre ?
Depuis Toulouse prendre l’A64 en direction de Tarbes. Sortir à la sortie n°17 « Lerida, Montréjeau, Luchon, St Bertrand-Valcabrère » et continuer en direction de Luchon par l’A645, la N125, la D125. Emprunter ensuite la D618 direction Arreau jusqu’à Cazeaux de Larboust. A la sortie du village continuer un tout petit peu avant de prendre sur la gauche la D76 direction Oô et le lac d’Oô. Traverser le village d’Oô et aller jusqu’au bout de la route où se trouvent les Ganges d’Astau et un parking.

 

La marche d’approche jusqu’au refuge du Portillon

La première partie de la rando est un peu une « autoroute » : c’est le chemin du lac d’Oô qui est celui de la balade familiale du dimanche ou de la sortie scolaire de fin d’année. Tu sais, là où tu croises les poussettes (tout-terrains quand même) et les labradors (en laisse, hein…). Ne manque pas d’y faire un arrêt, malgré tout. S’il est aussi fréquenté, ce n’est pas pour rien. C’est une star départementale connue de tous, et il vaut son pesant de galets ! Sa cascade est instagrammable à souhait !

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La météo ne jouait pas en ma faveur mais ça donne une idée du potentiel du lieu !

Après le lac d’Oô, le chemin grimpe un peu plus sévèrement, ce sont les mollets et les cuissots qui subissent, c’en est fini des familles en mocassins ! Le brouillard est présent juste au-dessus puis autour de nos têtes pendant toute la montée. Nous arrivons dans du coton au lac d’Espingo. En continuant, nous longeons le lac Saussat. Enfin il paraît… On y voit comme dans un four sale ! Encore une fois, le chemin se redresse, il faut grimper au-dessus du cirque d’Espingo. Nous y sommes presque.

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Nous arrivons alors au lac du Portillon avec son imposant barrage…qu’on voit un peu au dernier moment, brouillard oblige, tu l’auras compris. Heureusement, nous sommes partis en toute connaissance de la météo magnifique annoncée pour le lendemain.
Le lac du Portillon est au fond d’un cirque, entouré d’un chapelet de sommets de 3000m. Le refuge se trouve juste un peu en hauteur par rapport au lac. Il y a une aire de bivouac à côté du refuge, ce qui nous permet de profiter d’un bon repas chaud avant d’aller affronter…le froid !!! Et oui, on a beau être au mois de juillet, on est à 2500m d’altitude et ici les renards polaires seront plus à la fête que les fennecs !

Et là, eh bien il fait un poil frais la nuit…-2°C !!!!!!!!! Non tu ne rêves pas. Malheureusement, nous non plus on ne rêve pas le matin en mettant le nez en dehors de la tente. L’eau en surfusion sur la tente gèle au moindre mouvement de sa toile. Allez vite, vite, vite, on ne traîne pas (ça ne nous effleure même pas l’idée), on remballe tout et on va se mettre au chaud dans le refuge pour un bon petit déjeuner revigorant !

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Maintenant, il est temps d’aller là-haut !

 

C’est parti pour la haute montagne jusqu’au Pic de Perdiguère !

Comme nous repasserons au refuge à la descente, nous laissons nos gros sacs à dos au profit de sacs plus petits avec le strict nécessaire pour l’ascension.

Nous partons donc en longeant le lac du Portillon. Il ne faut pas se tromper de chemin, comme nous, au risque de devoir escalader une petite cheminée. Nous remontons ensuite le vallon inférieur de Litérole assez large. Nous avons dû passer un névé plutôt gelé. Les crampons ont trouvé toute leur utilité (heureusement qu’on ne les a pas portés pour rien).

Le vallon arrive au col inférieur de Litérole à 2983m. De là, la vue est déjà très belle avec juste au-dessus, le pic des Crabioules.

Le but est ensuite de suivre la crête par la pointe de Litérole et le pic Royo (3121m) afin de rejoindre le col supérieur de Litérole (3043m). La crête est assez vertigineuse sur le versant français, côté lac du Portillon donc. La vigilance est de rigueur. Il vaut mieux ne pas s’aventurer là comme Robert avec ses tongs. Un minimum de connaissance de la haute montagne est préférable. Je ne parle pas d’alpinisme bien sûr, mais il vaut mieux ne pas avoir le vertige depuis la deuxième marche de l’escabeau !

Ça y est, cette fois on arrive sur l’ascension finale du pic de Perdiguère. La fin est un dédale de rochers. Et voilà…3222m d’altitude !! Là-bas tout en bas dans la plaine, au summum du riquiquisme, Toulouse !! La vue est splendide… Nous pouvons admirer les sommets environnants, une vraie orgie rétinienne !

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En haut, il fait un peu frais et on supporte très bien la petite laine ! Et puis… Avec un savoyard dans la bande, il ne faut pas s’étonner de voir apparaître une petite bouteille de génépi pour se réchauffer durablement !! Avé’ modération (c’est qui modération ? bon ok je sors) !

Il est déjà l’heure de redescendre. Les options de descente ne sont pas énormes car même si nous préférons de très loin faire une boucle en randonnée, nous allons devoir nous contenter de reprendre à peu près le même chemin.

La descente commence par la première crête afin de rejoindre le col supérieur de Litérole. Nous avons pris l’option descente par le vallon sous le col supérieur de Litérole. C’est vraiment bien pour la descente car il y a un gros névé qui n’est plus gelé à cette heure-ci, et qui permet de descendre en ramasse (mot technique pour dire qu’on descend tout simplement tout droit dans la neige en plantant les talons). Je crois que certains ont confondu descente en ramasse et luge sur les fesses mais c’est plus rigolo que dangereux !

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La vallée de Estos, côté espagnol

Le chemin en balcon au-dessus du lac du Portillon nous ramène ensuite au refuge du même nom. Nous pouvons récupérer nos gros sacs à dos (ils ne nous manquaient pas vraiment). Objectif : redescendre jusqu’aux Granges d’Astau car il faut rentrer à Toulouse le soir-même. Ça ferait très mauvais genre d’expliquer à notre chef qu’on s’est fait enlever par le dahu pour boire l’apéro !

Au bout de quelques centaines de mètres de dénivelé, on dirait que ma meilleure amie en rando depuis plus de dix ans, ma chaussure, a décidé de me faire faux bond ! A l’agonie, elle a dû se dire que mon pied avait envie de respirer… Aléa de la rando, il faut trouver un plan B, la semelle qui se détache va être maintenue comme on peut avec les lacets et tout lien que l’on trouve dans les sacs. Bref, il reste plus de 1000m de dénivelé à descendre comme ça !

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Le lac du Portillon

 

Au revoir le Pic de Perdiguère : retour sur le plancher des vaches !

Nous décidons de descendre jusqu’au lac d’Espingo pour faire la pause déjeuner. L’endroit parfait : un bel alpage, un beau soleil (attention mets de la crème petit scarabée sinon tu finiras comme une crème brûlée, le plaisir gustatif en moins même si « tu dégustes »), une belle vue… et un bon casse-croûte !!

Qu’est-ce-que la sieste me donne envie… Mais non, il faut continuer à descendre. On reprend donc avec les chaussures rafistolées et les quinze kilos sur le dos !

Plus ça va et plus la semelle décide de se faire la malle !

Nous pouvons enfin retrouver le lac d’Oô. Le chemin s’élargit et l’arrivée est proche.

Quel bonheur de retrouver mes baskets à la voiture. C’est toujours un plaisir d’enlever les chaussures de rando, mais rarement à ce point. Plus de 2000m de dénivelé négatif !! Du bonheur pour les genoux !

 

Au final, j’en ai pensé quoi de cette randonnée chez le Père Diguère ?

Il s’agit d’une randonnée magnifique mais qui demande d’être un minimum équipé, de connaître la haute montagne et de ne pas avoir un vertige prononcé. C’est donc une randonnée que je classerais parmi les randonnées sportives de haute montagne au-dessus du lac du Portillon. Si tu coches toutes les points de cette liste comme te correspondant, je n’ai qu’un mot à te dire : ENJOY !!

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Une envie subite (et un peu masochiste) d’aller t’enflammer les mollets sur un des sommets de Haute-Garonne ? Garde cet article sur le Pic de Perdiguère sous le coude sur Pinterest !

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19 Responses

    1. Je (Corinne) ne coche pas grand chose non plus ! Mais je le laisse s’amuser sur les cîmes ! J’ai failli mourir dans les bras des 3 Seigneurs une fois ! (C’est un autre pic) 😉

  1. Merci pour ce bel article (encore une fois !), Corinne !
    On aime, on rigole, on vit avec toi cette aventure et surtout on a une folle envie de grimpette !!!!! Bravissima et grazie mille…
    Haute-Garonne Tourisme

    1. Pour le coup, c’est Flo qu’il faut remercier ! C’est son article de A à Z tant par le texte que les photos, que la grimpette !! Vous vous doutez bien que moi j’aurais déjà été rapatriée en hélico avant même d’atteindre le Portillon !!! 😀
      Je me suis juste permise de rajouter quelques âneries parce que c’était un peu trop sérieux pour une rando où même les experts en bavent aussi !
      A bientôt pour le prochain pic qu’il a programmé le 14 juillet (rassurez vous, je serai en train de picoler avec mes copines à la mer pendant ce temps !!) !

  2. Euh 3222m c’est déjà beaucoup et vu le nombre de dénivelé je pense que tu rivalises plus que bien avec les Alpes ! A ce sommet là j’appelle déjà ça de la haute montagne !!! Bref mis à part cet aparté c’est magnifique ! Et je garde cette idée dans un coin de ma tête pour moi ou mon chéri !!! Je suis pas encore une adepte des 2082m de dénivelé mais un jour peut être je franchirais le pas ! Car une telle vue c’est exceptionnel !

    1. Oui oui, c’est bien de la haute-montagne je te rassure (ou pas) ! Si tu as besoin d’informations supplémentaires, Flo est dispo, n’hésite pas ! 🙂

  3. C’est tellement beau ces sommets, ces lacs, ces pics… et cette vue finale, c’est à tomber. Je pense cocher jusqu’au lac d’Oo, après je ne réponds plus de rien, mais en tout cas ça donne envie de s’entraîner un peu pour la faire au moins une fois cette randonnée 😉

    1. Je pense qu’il va falloir s’entraîner davantage que juste « un peu » ! 😉 J’ai tendance à écouter Flo. Il me pousse régulièrement à me dépasser mais là il m’a clairement dit « c’est pas pour toi, ça va même être dangereux ». Il vaut mieux y partir avec quelqu’un qui connait la haute-montage pour une première fois en tout cas ! 🙂 Mais le lac d’Oô est déjà très beau, tu verras. Je pense que tu peux pousser aussi jusqu’à Espingo : je l’ai fait à 15 ans !

  4. Ça donne vraiment envie de s’y rendre, car les paysages sont superbes! C’est dommage que cette randonnée soit aussi sportive, car moi je ne le suis pas, lol. En tout cas, merci pour ces belles images.

    1. Je commence à me dire qu’avec de l’entraînement, en prenant son temps et à la bonne période, elle peut-être accessible et qu’il n’y a pas que les dahus comme Flo qui peuvent l’envisager ! (bon, je dis ça parce que l’hiver arrive et que j’ai des mois avant qu’il puisse m’y traîner s’il n’oublie pas entre-temps ! )
      Merci pour ton commentaire !

  5. Je suis agréablement surprise de découvrir cette incroyable randonnée que je ne connaissais absolument pas ! La vue au bout du pic de Perdiguère me fait penser à la randonnée du Tongariro Alpine Crossing en Nouvelle Zélande ! Du coup je suis choquée de n’apprendre que maintenant l’existence de cette randonnée qui a l’air incroyable ! Bref là je suis carrément motivée pour me trouver du temps pour la faire !!
    Mile merci pour cette découverte ! 🙂

    1. C’est avec plaisir !
      Par contre, tu nous excuseras, malheureusement on ne peut pas te confirmer la comparaison avec la NZ, on n’a pas fait ce fabuleux pays !
      Tu nous diras ce que tu en auras pensé une fois faite !?

  6. Wow, ça c’est de la rando ! Je suis encore loin de faire des rando à 2000 mètres de dénivelé, mais quand je vois les photos je me rends compte que ça vaut vraiment le détour 🙂 Superbes images, vraiment !

    1. Merci beaucoup ! Corinne non plus n’y est pas et ses genoux encore moins, rassure-toi ! 😉
      Mais si tu n’as pas de problème physique particulier, tout est une question d’entraînement et cette rando se prête particulièrement à un premier palier de dépassement de soi !

  7. Excellent article ! Ce genre de contenu me rappelle la belle époque lorsque voyager était si simple ! En attendant de pouvoir reprendre l’avion ou le bateau comme avant, je me régale de ces anciens récits d’aventures à travers le monde 🙂 Mais qu’est-ce qu’on a hâte que la pandémie se termine complètement, qu’on puisse de nouveau voyager librement ! 🙁

    1. Merci pour le retour ! 🙂
      Je vais certainement me faire l’avocat du diable mais je n’ai jamais autant apprécié la richesse et la beauté de ma région depuis que je ne peux plus voyager loin !!
      J’arrive même à me dépayser et à sortir de ma zone de confort en allant tester des activités différentes et en allant à la rencontre de personnes inconnues et vers lesquelles je ne serais pas allée spontanément sans cette pandémie. Fait étrange, je me dépayse autant qu’en ayant pris un avion long courrier ! 😉
      Je vous souhaite de trouver la joie et l’apaisement de la façon que vous préférez dans tous les cas… 🙂

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