Je ne sais pas si c’est encore un secret pour toi mais dans le doute, je précise que je suis une fan inconditionnelle de Mathias Malzieu (qui est aussi le chanteur du groupe Dionysos) et que j’ai lu tous les romans du papa de La mécanique du cœur, sauf un. Il était donc tout naturel que je bondisse tel un cabri de 3 mois sur son nouveau roman, Une sirène à Paris, paru le 30 janvier 2019.
De quoi parle Une sirène à Paris ?
Juin 2016, la Seine est en crue et Gaspard Neige trouve sur les quais une sirène blessée qu’il ramène chez lui. Elle lui explique que tous les hommes qui entendent sa voix tombent amoureux d’elle et en meurent, mais, convaincu que son cœur est immunisé depuis sa rupture, Gaspard décide de la garder jusqu’au lendemain dans sa baignoire.
Mon avis sur Une sirène à Paris ?
Voici ce qu’on trouve sur la quatrième de couverture :
Elle donne le ton de la lecture, non ? Nous allons être surpris ! J’aurais dû commencer par lire cette définition car j’ai tenté de trouver tout le long de ma lecture une définition à ce terme récurrent de « surprisier » ! Maintenant je comprends bien mieux le sens donné à plusieurs bribes de récit.
Je vais lever de suite le mystère : j’ai été moins emportée par ce roman que par ses précédents. Si la plume est toujours aussi poétique avec de fins jeux de mots et des métaphores envolées, j’ai beaucoup moins adhéré au récit que d’habitude. Je l’ai trouvé moins élaboré : les décors sont plantés de manière plus réaliste et moins fantastique (on imagine très facilement le petit appartement parisien qu’occupe Gaspard), l’instauration du sentiment amoureux entre deux êtres que tout oppose est passée sous silence, il se manifeste simplement en un instant, ce que j’ai trouvé un peu dommage. Même si j’ai regardé des centaines de fois La Petite Sirène, ce n’est pas pour autant tous les jours qu’un humain se met en couple avec une sirène, on peut en faire des gros titres et des petites descriptions, non ?! Un peu de papparazzisme sentimental, voyons.
Et de manière générale, j’ai trouvé toute l’histoire assez longue en fait. Il ne se passe pas grand chose pour cette pauvre sirène perdue dans un monde humain qu’elle subit et là aussi je m’attendais à davantage de… de je ne sais pas quoi. Mais davantage.
Bon, d’accord, j’ai trouvé un peu de consolation en imaginant ce restaurant flottant, ce Flowerburger, qui est la bulle de rêve et de mystère du roman. Pour un peu, il en volerait presque la vedette à la sirène !
Si la fin est bien plus rythmée et avec un dénouement assez surprenant pour un des personnages, tout est quand même très prévisible. Du coup je pense que l’auteur aurait pu davantage pousser ce que deviennent ces personnages féminins surprenants au lieu de se centrer sur Gaspard qui n’a pas la vie la plus « yolo » du monde, même après avoir rencontré une créature de mythologie ! (Tu continuerais ta vie comme si de rien n’était, toi, si tu avais rencontré une licorne ou Pégase ? )
Toutefois, comme je le disais plus haut, le style de l’auteur, lui, ne change pas et l’on prend toujours autant plaisir à lire sa poésie. On peut même se surprendre, parfois, à la lire à haute voix pour s’en imprégner au maximum !
Morceaux choisis :
Au final, la sirène parisienne m’a-t-elle séduite ?
Pas trop, à mon immense regret. Je m’attendais à me débrider l’imaginaire, à lui faire prendre des couleurs fantasques entre le pastel et le fluo, comme d’habitude. Malheureusement ça a plus ressemblé à une coulure. Après une longue attente pour que le roman démarre vraiment et l’usine à émotions avec, j’ai dû me résoudre au fait que cette fois, la mayo-d’aise ne prendrait pas. Mais ce n’est pas grave, je continuerai de lire encore et encore du Mathias Malzieu car même si le récit ne nous emporte pas, ses mots le font dans tous les cas. (Oui, il y a bien une nuance entre les deux.)
Ma note : 16 / 20
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Tu peux aussi trouver ma chronique de son roman précédent, Vampire en pyjama (excellentissime), sur Livresse des mots, lors de mes débuts de chroniqueuse littéraire il y a 3 ans ! D’ailleurs je crois sans vanité aucune que j’avais livré là la meilleure de mes chroniques !
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